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Compte épargne-temps universel : un "point dur" pour la CFDT dans la négociation avec le Medef ce jeudi
information fournie par Boursorama avec Media Services 07/03/2024 à 09:55

Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, et Yvan Ricordeau à Paris, le 12 juillet 2023. ( AFP / BERTRAND GUAY )

Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, et Yvan Ricordeau à Paris, le 12 juillet 2023. ( AFP / BERTRAND GUAY )

Le Compte épargne-temps universel (Cetu) doit permettre aux salariés d'épargner des congés et de les transférer d'une entreprise à une autre.

La CFDT ne fera pas sans. Le syndicat a insisté mercredi 6 mars sur sa volonté de "pousser" la création d'un Compte épargne-temps universel (Cetu) dans le cadre des négociations paritaires sur la vie au travail, mais la mesure est absente d'un avant-projet d'accord soumis par le Medef.

Ce compte, dont la paternité de l'idée est revendiquée par la centrale syndicale, doit permettre aux salariés d'épargner des congés et de les transférer d'une entreprise à une autre. Le patronat s'est toujours montré inflexible sur le sujet, le Medef et la CPME affichant à plusieurs reprises leur rejet de la mesure. Dans un avant-projet d'accord envoyé aux syndicats mercredi après-midi et consulté par l'AFP, le Medef ne fait pas mention du Cetu dans sa "proposition de plan".

Le matin, le secrétaire général adjoint de la CFDT Yvan Ricordeau avait prévenu lors d'un point presse que s'il n’y avait rien sur le Cetu, ce serait "un point dur" dans la séance de négociation prévue ce jeudi. Si le patronat reste sur son refus, "on suspendra la continuation de la négociation à la rediscussion de notre mandat de négociation" lors d'un bureau national prévu la semaine prochaine, mercredi et jeudi, a-t-il averti. Dans ce scénario, soit l'instance de direction "acte que le Medef fait le choix de planter" la négociation qui porte aussi sur l'emploi des seniors, l'usure et les reconversions professionnelles, soit "on en tirera d'autres conclusions", a-t-il poursuivi.

Le Medef veut créer "des mécanismes incitatifs à l'embauche"

Le syndicat, qui rappelle notamment que le Cetu figurait dans le document d'orientation adressé en amont par le gouvernement, reproche au patronat d'avoir pour "mantra" que "c’est complexe et ça coûte", ce que réfute la CFDT. Le syndicat est néanmoins prêt à ce que l'accord crée le Cetu "dans une forme qui reste à définir" ensuite dans la loi, une piste avancée par la CFTC, mais n'acceptera pas "une clause de revoyure", a prévenu Yvan Ricordeau.

Sur la reconversion professionnelle, la CFDT veut instaurer "un vrai droit" pour le salarié, et pense qu'il est possible d’aboutir à un seul dispositif, alors qu'il en existe une douzaine. Le Medef distingue pour sa part dans son avant-projet "un parcours d'évolution professionnelle à l'initiative du salarié" qui voudrait changer d'entreprise et un parcours "co-construit entre l'entreprise et le salarié". Dans le premier cas, le salarié en reconversion serait payé par l'assurance chômage, avait indiqué l'organisation lors d'une précédente séance de négociations.

Dans son texte, le Medef rappelle vouloir créer "des mécanismes incitatifs à l'embauche" comme un "CDI senior" et "revoir les conditions d'indemnisation, de contrôle et d'accompagnement des demandeurs d'emploi seniors". Le gouvernement a conditionné la validation de la nouvelle convention sur l'assurance chômage conclue à l'automne entre partenaires sociaux à 440 millions euros d'économies sur les chômeurs seniors.

"Le patronat ne se fait pas trop mal"

Comme le mentionne le journal Les Echos, le patronat propose également dans son avant-projet la mise en place d'un temps partiel de fin de carrière - idée défendue par le ministre de l'Economie Bruno Le Maire -, ou encore améliorer le cumul emploi-retraite. "Le patronat ne se fait pas trop mal. Quelle plus-value ? Pour qui ? A quel horizon ? On se demande ou est le grand paradigme mis en avant par le patronat", a taclé, toujours auprès de nos confrères, le négociateur CFE-CGC, Jean-François Foucard.

Outre la réunion de jeudi, deux autres sont encore programmées sur la vie au travail les 20 et 26 mars, avec l'objectif d'aboutir à cette date. En cas d'accord, le gouvernement s'est engagé à transposer les dispositions dans la loi, ce qu'a rappelé la ministre du Travail Catherine Vautrin dans la Tribune du dimanche. Faute de quoi, il reprendra la main.

1 commentaire

  • 07 mars 10:23

    Une usine à gaz (de plus) à la Française. Le genre de truc qui ne sert a rien, qui occupe des fonctionnaires (qui ne servent a rien), qui fait perdre un temps monstre aux employeurs, et les met a la merci des juristes. Bref un élément (parmi d'autres) du déclassement de la France.


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